Le bassin hydrographique du Pantanoso présente des défis importants au niveau de la gestion territoriale. En effet, pour des raisons historiques, cette zone de la ville a été difficile à intégrer et à valoriser dans l’imaginaire collectif. En se dotant d’une stratégie intégrante pour le bassin axée sur le développement durable, la ville de Montevideo a toutefois reconnu le potentiel de la rivière et ses berges pour devenir un territoire structurant à l’échelle urbaine.

 

Actuellement, le bassin est considéré comme une zone à risque environnemental et social élevé. Il est marqué par une grande vulnérabilité socio-économique et infrastructurelle. Près de 15% de la population totale de Montevideo y habite – c’est un des rares secteurs connaissant une croissance démographique– et les ménages à faibles revenus y sont surreprésentés avec une proportion presque double par rapport au reste de la ville. Plus frappant encore, 20% des ménages aux abords de la rivière habitent dans des établissements informels précaires, sans accès aux réseaux publics d’aqueduc, d’électricité ou de gestion des déchets. En plus de la marginalisation sociale, le secteur présente de graves problèmes environnementaux notamment dus à la présence de déchets et de contaminants provenant de dépotoirs informels ou d’émissions par les industries près des berges. Ces déchets obstruent le lit de la rivière et exacerbent les dommages lors de crues importantes.

 

Le développement urbain non contrôlé et la présence d’industries et de terres agricoles près du cours d’eau dans des zones inondables rendent l’exposition aux aléas climatiques encore plus problématique. L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes ainsi que des risques d’inondations pourraient potentiellement créer de grandes pertes financières (destruction d’habitation, d’infrastructures, de zones productives) et humaines. Les changements climatiques risquent aussi d’exacerber les inégalités et la vulnérabilité sociales déjà présentes.

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